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IR-Coaster a pris son envol vers la Station Spatiale Internationale

Publié le 6 novembre 2024

Dans la nuit du 4 au 5 novembre 2024, l'IR-Coaster a pris son envol depuis la Floride à destination de la Station Spatiale Internationale. Le Laboratoire Interuniversitaire des Systèmes Atmosphériques (LISA) est en première ligne sur ce projet de recherche ambitieux.

IR Coaster LISA
IR Coaster LISA

Dans la nuit du 4 au 5 novembre 2024, à 3h29 heure française, une fusée Falcon 9/Dragon de la société SPACE X a pris son envol depuis Cape Canaveral en Floride (États-Unis) à destination de la Station Spatiale Internationale. À son bord se trouve IR-Coaster (InfraRed-Cubic Orbital Astrobiology Exposure Research), une plateforme d’astrochimie et d’exobiologie conçue et développée au Laboratoire Interuniversitaire des Systèmes Atmosphériques (LISA) avec le Centre National d’Etudes Spatiales (CNES).

Décollage fusée Falcon 9 embarquant IR-Coaster vers SSI
Décollage de la fusée Falcon 9, embarquant IR-Coaster vers la Station Spatiale Internationale le 5 novembre 2024 (crédits : NASA)
 

Depuis une vingtaine d’années, le LISA (Université Paris-Est Créteil, Paris Cité et CNRS) a eu la responsabilité de plusieurs expériences similaires en orbite terrestre, sur une capsule russe en 2007, et auparavant à à trois occasions sur la Station Spatiale Internationale entre 2008 et 2016. Pour la première fois, l’ensemble de l’instrument a été conçu, assemblé et testé au LISA.

Des échantillons analysés en orbite pour la première fois

La plateforme IR-Coaster sera déployée à l’extérieur de la station spatiale début 2025. Une fois l'installation réalisée, une série d’échantillons sélectionnés par l’équipe scientifique sera exposée aux conditions spatiales et notamment aux rayonnements ultraviolets solaires dont les plus énergétiques sont filtrés par l’atmosphère terrestre.

En effet, alors qu’ils sont à l’origine de l’évolution chimique dans les environnements extraterrestres - comme les comètes ou la surface de la planète Mars - ces rayonnements UV sont très difficilement à reproduire en laboratoire. De plus et jusqu’à présent, les échantillons n’étaient analysés qu’au moment de leur préparation puis à leur retour sur Terre : il n’y avait donc que deux points de mesure.
 
Image de la Station Spatiale Internationale
Image de la Station Spatiale Internationale (crédits : NASA)

Pour la toute première fois, les échantillons seront analysés directement en orbite à l’aide d’un spectromètre infrarouge embarqué à l’intérieur de l’instrument. Les molécules sélectionnées pour cette campagne d’exposition en orbite feront l'objet d'analyses régulières pendant une année complète en orbite avant de revenir sur Terre pour des mesures complémentaires qui seront effectuées au LISA.
 

Une étape vers des expériences plus ambitieuses

Destinées à améliorer notre connaissance de l’évolution chimique dans les environnements extraterrestres, les molécules exposées ont aussi un intérêt en exobiologie (l’étude de l’origine de la vie sur Terre et sa recherche ailleurs dans l’univers) : il s’agit d’un acide aminé (la glycine) constitutif des protéines, de deux bases nucléiques (l’uracile et la guanine) inclus dans l’ADN et l’ARN, et de l’acide mellitique qui est recherché à la surface de Mars car il serait le produit d’évolution chimique de nombreuses molécules oxydées dans l’environnement martien.

IR-Coaster est la première étape vers de futures expériences plus ambitieuses, qui permettront à terme d’exposer et analyser en continu un plus grand nombre d’échantillons dans des environnements extraterrestres.

L'expérience IR-Coaster fait partie de l'ensemble Euro Material Ageing, un dispositif du CNES et l'ESA (European Space Agency).
Contact :
Hervé Cottin : herve.cottin@lisa.ipsl.fr